Pourriez-vous nous présenter la Galerie Jouffroy?
Nous avons une activité double : l’Atelier restaure des tableaux de toutes époques, sur toile ou sur bois, pour des galeries, des antiquaires ou des particuliers. La Galerie vend des tableaux de peintres du XXème siècle, notamment un fond permanent de peintures du couple Seigle, mais aussi, actuellement, des peintures de Cosson, Oudot, Carmelo Arden Quin, Journod, Pignon, Ricci, Hall ou encore Colombier, ainsi que des peintres contemporains figuratifs comme Empy, Davrileck, Guillon et Manuceau.
Côté galerie, vous présentez notamment des œuvres de Seigle. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce couple d’artistes et les œuvres présentées ?
« Seigle » se réfère effectivement à un couple d’artistes, Henri Julien et Nô Pin. André Breton les décrivit ainsi : «Une main comme on n’en a pas encore vue, main d’homme indistincte d’une main de femme ou, mieux, la main de la femme et celle de l’homme n’en faisant plus qu’une en vertu d’un accord porté pour une fois si loin qu’il entraîne l’intention unique et va jusqu’à nécessiter la mise en commun de l’expression.» (André Breton, Préface pour l’Exposition Seigle à la Galerie Creuze en 1951).
Henri Julien, né en 1907, fut l’élève de Vuillard qui lui conseille de venir sur Paris. Il est l’élève de Legueult aux Arts Décoratifs et de Robert Rey à l’Ecole du Louvre. Nô Pin, née en 1912, fait ses études à Paris, aux Beaux-Arts et à l’Institut d’Art et d’Archéologie. Ils se rencontrent en 1937, commencent un travail commun et choisissent le pseudonyme Seigle.
Seigle intègre le groupe Surréaliste et approfondira ce style jusqu’à la dislocation du groupe en 1951. Sa peinture évoluera vers une réalité abstraite pour devenir de plus en plus figurative, avec des couleurs subtiles et tendres pleines de nuances de bleus, de gris, de verts, de bruns… Les tableaux à partir des années 60 sont représentés dans la Galerie.
Seigle a participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger, principalement aux États-Unis ou en Allemagne; des expositions particulières ont également été organisées au Japon ou en Suisse. Le Salon d’Automne lui a rendu un hommage en 1980.
Seigle est présenté dans les musées français en province et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Henri Julien est décédé en 1995 et Nô Pin en 1998.
Depuis combien de temps et pourquoi avez-vous installé la Galerie Jouffroy dans le Quartier Drouot ?
Nous sommes installés dans le quartier depuis 2 ans. L’Atelier réceptionne fréquemment des tableaux qui viennent directement de Drouot et qui passent par notre Atelier avant d’être accrochés sur les murs de particuliers ou de galeries.
Seigle (Henri Julien et Nô Pin)
Paysage, 1961 – Gouache sur papier, 11 x 18cm, signée et datée en bas à droite.